Ce premier combat est terminé, cela fut bien plus compliqué que ce que l'on aurait pu prévoir et si de simples larbins réussisse à nous bloquer un si long instant, c'est à se demander à quoi ressemblera le grand combat final. Rien qui ne saurais m'effrayer plus que l'idée de rester inactive alors qu'une chance, même infime de voir mon cher ou ma chere et tendre pointe le bout de son nez au loin. Je préfère nourrir cette illusion, plutôt que de laisser la réalité m'achever. L'acide dans mes plaies fini son œuvre, réduisant encore un peu mon état physique, mais globalement, je m'en sors bien et j'espère que c'est le cas des deux autres qui m'accompagnent.

Devant nous, deux porte, je ne saurais pas dire qu'il y a une bonne ou une mauvaise réponse...

"Un choix à la fois simple et complexe... Puisque je n'observe aucun indice pour nous aiguiller. Peut-être qu'il n'y a pas de bons choix, alors autant se décider..."

Sans réellement réfléchir, enfin si et peut-être même trop ce qui déclenche ma migraine habituelle, je finis par me tourner arbitrairement vers celle en métal sans aucune raison précise.

"A moins que vous ne réussissiez à me convaincre du contraire, je vais arbitrairement et sans raison aucune si ce n'est la chance elle-même, ouvrir celle-ci."

Le temps que l'on perdrait à délibérer serait du temps où notre ennemie du jour pourrait préparer de sombre manigance...

 

La remarque de l'autre Saber sur nos attaques les plus puissantes est des plus légitime et sage, mais autant le signaler clairement.

"Un conseil fort avisé camarade Saber, gardons nos forces pour le mettre des lieux qui sera a ne point douté redoutable."

Si on en juge par la ténacité de ses sbires, sa force doit être supérieure et nous ne serons pas trop de nous trois pour réussir à le mettre hors d'état de nuire. Nous arrivons alors devant une énigme, elle ne me fera même pas énormément mal à la tête tellement je n'ai pas besoin de réfléchir... La solution est simplement surtout en pensant à ce concept étrange qu'est la mathématique. Je commence alors à racler le sol avec mon épée pour dessiner dessus plus ou moins proprement... Bon non soyons honnête, c'est loin d'être net ou droit, mais j'espère que le concept passera.

"Je ne suis point la plus indiquée pour un problème de géométrie, mais il me semble qu'un coup vertical et horizontal sur la face de devant, puis un coup vertical sur une des deux faces du côté permettent d'avoir ce résultat."

Je le montre alors le... Le diagramme... La chose pas très droite, en même temps, c'est compliquer de dessiner à la lame sur le sol.

Spoiler:

"Par contre je ne pense pas avoir la précision pour réussir de tel coup aussi précisément."

 

Décidément, le goût immodéré pour les choix étrange et pour les porter plus qu'anormale du maître des lieux en est presque un fétiche... Est-ce que nous sommes ici pour détruire sa collection de meubles et rencontrer éventuellement de temps à autre ses sbires ? Cela ressemble fort à une manière de gagner du temps pour réunir ses forces tout en amenuisant les nôtres et si nous devons en passer par cette épreuve, alors soit !

"La cécité temporaire ou non ou le choix du tourment de la lourdeur des eaux... Cette fois-ci, le choix est plus impactant."

Mais mon jugement n'en sera pas moins rapide, sans être hâtif cette fois-ci. Je peux me battre en fermant les yeux, mais pas en me noyant et si le noir est handicapant, la lourdeur d'une armure sous l'eau n'en est pas moins pénible. Dans tous les cas, il ne faut pas oublier que les seuls qui ne seront pas handicapés seront les sévices qui nous attendent, qu'ils viennent de la patte de ses seconds couteaux, du maître des lieux ou d'un quelconque piège a notre attention. Il ne faut pas écarter la possibilité qu'il n'y a peut-être pas de bons choix tout simplement. Alors autant ne pas y perdre un temps potenciellement précieux.

"Il me semble moins problématique de combattre dans ces nébuleuses ténèbres, qu'avec nos mouvements obstrués par un liquide abondant, surtout face à des êtres vivants dans cet élément. Dans tous les cas, cela sera forcement une pièce à l'avantage de ce qui nous y attendra. Le choix est notre."

Une fois que nous auront choisis en groupe, nous n'aurons qu'à faire face à notre destin...

 

Ainsi nous voguons sur les flots, le tout sur une embarcation on ne peut plus unique. Je suis persuadé de n’en avoir jamais vu des ainsi, mais je ne comprends pas, certes les servants de saint Graal peuvent matérialiser des familiers, mais tant de différends ? Certainement, après tout je suis loin de tous les connaitre... Et puis trop réfléchir me donne mal à la tête surtout sur un fait avéré que je suis censée connaitre. Je me demande si le bon Ozymandias est un Rider ? Je me demande aussi et surtout pourquoi je fais une fixation sur ce système de classe instauré par la coupe des dieux alors qu'on est dans un lieu plus irréel que n'importe quel autre, sur un vaisseau doré naviguant sur un flot improbable et devant rechercher des fioles parce que... Une fois nous la dit. Ah non mieux, une voix dans notre tête !

Décidément si je n'avais pas cette impression de vie, ce ressenti de la douleur même je me demanderais si je ne suis pas simplement folle. Enfin, je le suis certes certainement comme tout être au moins un petit peu.

"J'imagine qu'on n'a pas le choix, décidément ce vilain à des idées farfelues."

Oui, il aurait pu nous laisser bloquer a jamais u nous forcer à prendre l'autre piège, mais non, il nous révèle le moyen de sortir si ce n'est pas un piège.

"Fou ? Mégalomane ou un piège... Bon, je vais tenter de ramener une fiole, on réfléchira a qui prendra quoi quand on aura les quatre, j'imagine, ou au moins une chacun ?"

Un long instant, j'ai pensé à retirer mes vêtements pour me jeter à l'eau, avant de me rappeler qu'on ne tombait pas malade et que ce ne serait pas très distingué de me mettre autant à nue devant des étrangers... Oui, de bien noble et légendaire étranger, mais tout de même ! Enfin soit, sans réellement attendre leurs accords, je saute à l'eau, nage au petit bonheur la chance pour trouver le fruit de mes recherches et plusieurs aller-retour entre l'eau et la surface pour reprendre notre souffle plus tard, je finis par voir une chose briller au fond.

Finalement, je respire profondément et à plusieurs reprises pour me préparer psychologiquement et physiquement à aller aussi profondément et me lance en gardant mon calme le plus possible. Je suis calme, je suis sereine, je plonge vers l'inconnue, vers une fiole... C'est long, terriblement long, j'ai ce besoin pressant de respirer et pourtant il reste une certaine distance entre elle et moi... Je cherche à rejoindre un être sans visage avec difficulté, en souffrant, c'est un peu une analogie de moi et mon tendre amour... Mais je ne peux pas abandonner ! Chaque mouvement et une ode à ma victoire, qu'elle soit sur ce monstre ou mon histoire qui recommencera bientôt j'en suis certaine. Je suis sur le point de lâcher, un dernier mouvement et...

Surprise la fiole est horriblement lourde. Je pense très fort quelque chose qui ressemble à un "évidemment" qui tient autant du sarcasme que de la résignation. Pourtant, je ne peux pas abandonner, même quand par réflexe ma bouche s'ouvre en recherche d'un peu d'air, ma poitrine brûle, j'ai mal ! Mais je ne lâche rien, dans un élan de volonté et tenant la chose comme ma vie, je recommence à monter et cela me semble aussi infini et infaisable qu'a l'aller, non plus... Finalement délivrance, la surface, que l'on m'aide ou non j'arrive sur l'embarcation. Non on m'a aidé, il ya deux parfaits gentlemen sur le navire, enfin au moins un...

Une fois sur la terre... Sur le bois ferme, je reste allonger et recrache l'eau par-dessus bord, la gorge en feu et respirant difficilement.

"Sadique... Et suicidaire... C'est ce qu'il est... Pourquoi il ne nous a pas bloqués dehors par la nece.... Nécessité de respirer... Depuis... Le début ?"

À croire qu'au fond de lui, il nous laisse un moyen de l'atteindre, il est peut-être encore plus humain que je ne le pensais ? Mais moi, je suis plus stupide que je ne peux l'imaginer... Pourquoi je n'ai pas ouvert ma tenue moulante et trop ajustée ?! J'aurais mieux respiré ! D'ailleurs, je me mets à genoux et mets ma main sur le petit objet en métal garantissant que ce système ingénieux, pratique et presque futuriste d'ouverture nommée fermeture éclair bien que ça n'en lance pas un seul, descende pour créer décidément la scène que je regretterai le plus de mon existence ou presque, enfin celle dont je me souviendrai dans le futur, sauf s'ils ont eu le réflexe de regarder ailleurs... Sinon... Oh et puis zut, je suis une femme et ce sont des hommes, ils ont tord point ! Une fois libéré de ce carcan, je me retourne quand même dans un élan prude un peu retardataire.